Michel R. Campbell Ph.D.

Membre de l’Ordre des psychologues du Québec

L'anxiété généralisée (4 de 4)

Comme vous le savez probablement, il existe plusieurs façons de travailler en psychothérapie. Grosso modo, le modèle théorique de l'intervenant lui permet de conceptualiser le problème pour mieux le traiter. Les orientations théoriques principales sont psychodynamique-analytique, existentielle-humaniste, systémique-interactionnelle et cognitive-comportementale. Les intervenants choisissent les orientations théoriques en fonction de leurs convictions scientifiques, et à mon avis, en fonction de leur personnalité. Certains diront que les approches théoriques s'équivalent et d'autres prétendent que certaines approches sont plus efficaces dans le traitement de certains problèmes.

L'approche cognitive-comportementale

Quoi qu'il en soit, l'approche cognitive-comportementale a connu beaucoup de succès dans le traitement des troubles anxieux. En résumé, ceux qui adhèrent à cette approche prétendent que les émotions et les comportements sont régis par la perception des événements. Évidemment, les perceptions, l'identification et le traitement de la pensée, ou si vous préférez, le processus cognitif donne un sens à la réalité. Par exemple, suite à la lecture des lignes qui précèdent vous pouvez vous dire : " C'est génial ! " ou " C'est stupide ! " ou " C'est banal. ", ou encore, " Il ne m'en passera pas une vite comme ça ! ", pire encore " Pour qui me prend-t-il ? " Tout dépend du point de vue que vous prenez pour évaluer, juger ou interpréter. Ainsi, votre manière d'analyser ou d'interpréter les événements que vous vivez est largement influencée par votre vécu.

Les émotions

Le traitement de l'information au cerveau permet d'identifier, structurer et organiser ce que l'on perçoit. Par exemple, un verre est rempli d'eau à moitié, donc à moitié plein. Cependant, certains diraient : " Non, non, il est à moitié vide. " Deux individus entêtés pourraient certainement se chicaner sur ces deux manières d'interpréter une même réalité. Nos croyances existentielles, nos valeurs, nos idées et nos opinions politiques sont influencées par la famille, par les amis, par l'éducation, par les médias, par la culture et par l'expérience de vie. Dès l'enfance, nous développons des croyances et des opinions tant sur soi que sur les autres.

La grille d'analyse

Tout ce que nous percevons passe à travers une grille d'analyse et produit, à toutes fins utiles, une réaction, plus souvent qu'autrement, associée à une émotion agréable ou désagréable et à des réactions comportementales. L'anxiété, par exemple, est une réaction comportementale causée par des émotions de peur ou de l'inquiétude. Un événement peut causer une émotion de peur chez un individu et non chez un autre, tout dépend de son analyse cognitive de l'événement. Les chercheurs ont identifié des erreurs d'analyse cognitive des événements, notamment chez les dépressifs et les anxieux chroniques.

Le style cognitif

Chacun a son style vestimentaire comme chacun à son style cognitif. Par analogie, on peut parler des punks, des preps, des mods, des classiques, etc. et au niveau cognitif, il y a les optimistes, les pessimistes, les alarmistes, les négatifs, les agressifs, etc. Pourquoi sont-ils comme cela ? Cette question est extrêmement compliquée, mais les chercheurs ont identifié certaines erreurs cognitives qu'ils appellent les dissonances cognitives. Ce sont ces erreurs cognitives, entre autres, qui sont à la base des styles cognitifs malsains qui prédisposent les individus à l'anxiété.

Les dissonances cognitives

L'inférence arbitraire est l'erreur cognitive la plus fréquente. Elle consiste à tirer une conclusion sans preuve. Par exemple, les personnes anxieuses tirent des conclusions hâtives et dramatiques au moindre signe d'inconfort dans leur corps. Un petit point à la poitrine et elles se disent : " Ça doit être une crise cardiaque. " Ou encore, le téléphone sonne après 22 h : " Ah non ! j'espère que ce n'est pas un accident grave. " Ces monologues intérieurs faits d'autoverbalisations défaitistes " Je suis tellement imbécile... " et d'images mentales lugubres sont souvent à la source de l'anxiété. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a plusieurs dissonances cognitives et les interventions thérapeutiques permettent de les identifier et de les désamorcer.

Lectures suggérées :

  • La peur d'avoir peur: Quide de traitement du trouble panique avec agoraphobie, par Andrée Letarte, psychologue et, André Marchand, Ph. D. psychogue (Éditions Staké)

Site suggéré :

Préparé par le Dr Michel R. Campbell, psychologue et sexologue

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N.B. Le but de cet article est d'informer le lecteur concernant les caractéristiques associées à une maladie mentale. Seulement un professionnel de la santé qualifié peut évaluer ce genre de maladie.

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