Michel R. Campbell Ph.D.

Membre de l’Ordre des psychologues du Québec

La rupture conjugale

Selon les chercheurs Holmes et Rahe, de l'Université de Washington, la rupture conjugale compte parmi les stresseurs les plus importants. Le décès du conjoint, le divorce, la séparation, l'emprisonnement et le décès d'un parent proche sont, expliquent-ils, en ordre d'importance, les stresseurs les plus éprouvants. À chaque semaine, je rencontre des personnes qui sont au bord de la rupture conjugale ou qui viennent de rompre. Plus souvent qu'autrement, la rupture conjugale est une expérience très pénible à vivre.

L'indice de divortialité

Il va sans dire que l'indice de divortialité est très élevé dans les pays occidentaux. Aux États-Unis, par exemple, entre la moitié et les deux tiers des premiers mariages se soldent par un divorce. Chez nous, selon le Bureau de statistique du Québec, il est estimé que près de 50 % des mariages contractés en 1992 se solderont par un divorce. Les statistiques révèlent que près de la moitié des divorces arrivent au cours de sept premières années de mariage. Seulement 25 % des divorces ont lieu chez des couples de 40 ans et plus.

Les conséquences psychologiques

Les chercheurs américains ont constaté que les adultes divorcés ou séparés depuis peu sont plus sujets à la dépression et au suicide. Aussi, ils sont plus souvent victimes d'accidents de la route et ils perdent davantage de journées de travail pour cause de maladie. En plus de vivre de la solitude, ils ont un profond sentiment d'échec et l'estime de soi est souvent écorchée ou diminuée. Certains spécialistes croient que les ruptures conjugales après quarante ans causent plus de troubles affectifs que celles qui se produisent dans la vingtaine ou la trentaine.

Les difficultés économiques

Les difficultés économiques suite à une rupture conjugale causent également un stress important. Les hommes ont souvent l'impression qu'ils se font dépouiller de tous leurs biens, alors que les femmes ont souvent l'impression que les ex-conjoints ne reconnaissent pas leurs contributions au patrimoine familial. Il faut dire que le stress financier est plus important chez la femme que chez l'homme. À cet effet, il est estimé que les femmes ont une réduction d'environ 45 % de leur vie économique, et cela, pour plusieurs années à moins qu'elles ne se remarient. Il faut savoir que seulement 13 % des familles monoparentales prétendent être à l'aise financièrement. De plus, dans la grande majorité des cas, ce sont les femmes qui obtiennent la garde des enfants. Les responsabilités familiales étant accrues, le stress est plus élevé.

La satisfaction conjugale

Le Dr John Gottman, chercheur en thérapie conjugale à l'Université de l'Illinois, explique que la différence primordiale entre les couples heureux et les couples malheureux est la relative gentillesse ou agressivité des conversations quotidiennes. À cet effet, la recherche en thérapie conjugale montre clairement que les couples qui prennent l'habitude d'augmenter leur taux d'interactions positives auront tendance à augmenter leur satisfaction conjugale.

La recherche montre également que ceux qui réussissent bien leur mariage possèdent de bonnes habiletés de résolution de problème. En outre, ils laissent rarement un problème de côté et ils ont une faible fréquence de critiques négatives. La recherche suggère également que plus les membres du couple sont capables d'accepter les différences individuelles, moins ils auront de chance de se heurter et de glisser vers une crise conjugale. En matière conjugale, la souplesse à l'égard des différences individuelles serait une vertu.

L'insatisfaction conjugale

De leur coté, les chercheurs Kelly et Conley ont découvert que le meilleur indicateur de divorce était de fortes tendances à la névrose chez l'un des conjoints. Ainsi, les partenaires conjugaux anxieux, déprimés, pessimistes, intolérants et colériques risquent, tôt ou tard, de faire face à une crise conjugale. Inutile de dire que l'ennemi numéro un d'un mariage est l'alcoolisme. La jalousie est bon deuxième.

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Livres suggérés :

  • Lalère, P. Réussir son divorce, Éditions Delmas, 2008
  • Clerquet, S., Séparons-nous...mais protégeons nos enfants. Éditions Albin Michel, 2004

Préparé par le Dr Michel R. Campbell, psychologue et sexologue

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